mardi 31 janvier 2012

Buon Ma Thuot - Kon Tum.

29 janvier 2012.
Buon Ma Thuot - Ea Drang. 87 km.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier, c'était du bonheur; aujourd'hui, la galère. Nous attaquons notre étape par un faux plat montant de 30 km, avec, pour corser la difficulté un très fort vent de face. Nous avons l'impression de faire du sur-place. On en est pas très loin d'ailleurs, car nous roulons à une moyenne de 13 km/h. Le cardio monte et les cuisses chauffent. Pas de répit.
Nous nous arrêtons au bout de deux heures, avalons un régime de bananes, un gros paquet de gâteaux et un café pour reprendre un peu de forces.
Nous avons en prime une circulation telle que nous n'en avons jamais vu encore: des camions, des 4x4, des motos et des bus à foison. C'est la première fois que nous voyons tant de bus. Les chauffeurs sont fous ! Ils doublent quand ils veulent en klaxonnant pour dire de faire place. Peu importe qui roule, l'essentiel, c'est qu'ils passent. Nous avons eu quelques frayeurs en voyant au loin un bus en doubler un autre alors qu'un camion arrivait en face. Et bien, c'est le camion qui a du se pousser!
Voir cela m'a mise en colère. Comment peut on tolérer une telle conduite ? Ces chauffeurs ont la responsabilité de leurs passagers ! Ils ne respectent personne sur la route! Je ne comprends pas que le gouvernement ne fasse rien. Tout le code de la route est à revoir au Vietnam!
Vers 11h00, nous arrivons à Buon Ho. Nous sommes fatigués physiquement et mentalement. C'est alors qu'il se met à pleuvoir. Nous attendons dans un café que la pluie se calme, mais elle redouble d'intensité. Nous allons manger avec l'idée d'arrêter ici notre étape. La première guesthouse où nous allons affiche complet.
Qu'importe. La pluie a cessé, le vent de face est devenu latéral. Il nous reste 40 km à faire. Nous décidons d'aller jusqu'au bout. Ce sera toujours ça de fait pour demain.
Et rebelote: motos, voitures, camions et....satanés bus!. Dommage car la route est agréable: vallonnée et boisée.
Nous ne prenons aucune photo aujourd'hui. Cela témoigne de notre état d'esprit.
Quoiqu'il en soit, malgré tous ces obstacles, nous arrivons à Ea Drang vers 16h00.
Nous avons vaincu! YES!!!

30 janvier2012.
 Ea Drang - Chu Se. 70 km.

Pas grand chose à raconter pour cette journée.
Notre étape d' hier nous a fatigués. Nous avons les jambes molles.  Donc nous décidons de faire un peu moins de kilomètres. Le ciel est bien dégagé, mais il y a toujours un vent très fort tourbillonnant, qui nous freine et nous déséquilibre parfois. Ce sera la difficulté du jour car il nous suivra jusqu'à l'arrivée.
Au onzième kilomètre, première crevaison!! C'est une pointe de silex qui s'est plantée dans mon pneu. Tout d'abord: on râle! Puis on décharge le vélo, on démonte la roue, on change la chambre à air, on remonte, on recharge et on repart....et l'incident est vite oublié.
Coté trafic, ça va un peu mieux. Mais il y a encore pas mal de bus et de camions, qui crachent une fumée très noire. Qu'est ce qu'on peut avaler!!!
De plus, les bas cotés de la route sont une véritable décharge. Pas très écolos ces asiatiques! Dommage car le parcours est agréable et très vallonné.
Dur de repartir ensuite !
Un panneau qu'on comprend.


31 janvier 2012.
Chu Se - Kon Tum. 88 km.

Nous voilà repartis sur cette même route avec toujours les mêmes conditions: vent très fort, et trafic toujours présent. Nous avons notre dose quotidienne de décibels avec les klaxons et notre ration de gaz carbonique. On commence à en avoir assez du bruit et de la pollution.
Pourtant nous avons traversé une jolie forêt d'hévéas. Elle appelait à la promenade. Les troncs des arbres étaient striés en spirale et portaient des petites coupelles pour récupérer le latex.

A Kon Tum, nous avons trouvé un hébergement très confortable dans un quartier calme. Nous allons y rester 1 journée pour nous reposer et aller visiter quelques villages de minorités ethniques dans les alentours.

samedi 28 janvier 2012

Da Lat - Buon Ma Thuot.

27 janvier 2012.
Da Lat - Krong No. 137 km.

Changement de décor: nous sommes dans les hauts plateaux que nous allons parcourir vers le nord.
En quittant Da Lat, nous nous régalons d'une longue descente de 30 km, que nous bouclons en moins d' une heure. Hélas, nous perdons toute cette avance à Duc Trong, car nous peinons à trouver notre route. Nous faisons 10 km avant que nous soyons enfin sur la bonne voie.
A partir de là: que du bonheur! Le trafic est beaucoup plus calme et le relief devient accidenté. Enfin, la montagne! Nous préférons de loin ce profil à la monotonie des routes plates et droites. Nous découvrons des routes sinueuses, des vallées verdoyantes et une végétation très dense. Nous traversons des villages avec de charmantes villas et des hameaux avec des cabanons en bois.

Notre étape est longue, mais nous ne le remarquons pas; nous sommes enchantés par le charme rustique de ces plateaux; nous sommes également euphoriques à l'idée d'avaler du dénivellée.
Nous passons un col (10 km de montée) au soixantième kilomètre; nous avions oublié cette sensation du coeur qui palpite avec l'effort. Puis nous savourons la descente, comme une récompense bien méritée.

En guise de finish, à 35 kilomètres de l'arrivée, la route se transforme en piste caillouteuse très désagréable. Nous devons rester vigilants pour préserver nos montures et éviter la crevaison. Mais nous finissons l'étape avec le fier sentiment d'une journée bien accomplie.

28 janvier 2012
Krong No - Buon Ma Thuot. 103 km.

Notre route est une succession de lacets, de montées et de descentes. Nous nous régalons du calme et du charme de cette nature. Nous traversons des plantations de café, des rizières et autres cultures.
Les habitants sont souriants et nous saluent. Certains tentent une discussion lorsque nous sommes arrêtés. D'autres nous photographient  lorsque nous peinons tout transpirants dans les cols. Nous sommes des vedettes ! Pas besoin de faire le tour de France ! 
Rizières
Caféiers

Arrivés à l'étape, nous mettons du temps à trouver notre hébergement; nous consultons la carte, demandons notre route, parcourons plusieurs fois la même rue dans un sens, puis dans l'autre. Nous commençions à être désespérés, lorsque notre ange gardien est arrivé. Non pas en moto cette fois, mais en taxi. Il nous a priés de le suivre et nous a mené à bon port.
Nous retrouvons Charlotte et Mathieu, deux jeunes français backpakers, rencontrés à Da Lat . Ils entament un voyage d'une année. Ils suivent sensiblement la même route que nous, mais en bus.
En fin de soirée, le propriétaire de notre guesthouse nous convie à boire un verre dans sa maison. Toute sa famille est présente et honorée de recevoir des étrangers. La communication difficile, mais nous y arrivons quand même. Nous passons un bon moment de franches rigolades.
C'est ça la magie du voyage.

jeudi 26 janvier 2012

Da Lat

26 janvier 2012.
A Da Lat, nous changeons complétement de cadre. Il y a du relief, et il y fait des températures printanières. Ce qui nous a permis de nous y promener toute la journée, sans être accablés par la chaleur tropicale. A la place des massives constructions socialistes, nous trouvons ici d'élégantes villas coloniales; les fermes alentours s'adonnent à la cultures des fraises, produits maraîchers et fleurs, alors que le reste du pays produit principalement du riz.

Cette ville séduit les touristes par sa beauté naturelle et sa douceur de vivre. Il y règne une ambiance européenne. Les vietnamiens viennent y passer leur lune de miel, surnommant Da Lat "le petit Paris". Le port du béret est courant dans le milieu artistique.

Nous avons bien profité de cette journée reposante tant du coté température que du coté pratique. La communication a été très aisée, l'anglais étant très pratiqué ici. Quelques personnes parlent même français. Nous en avons profité pour enregistrer un maximum d'informations.
Nous avons visité quelques curiosités telles le Palais d'été de Bao Dai, dernier empereur du Vietnam, et la Folie Hang Nga, une interprétation architecturale débridée du surréalisme, qui m'a rappelé l'oeuvre de Gaudi en moins colorée.
Palais de Bao Dai
Folie Hang Nga

Et pour bien finir cette journée de "vacances", nous sommes allés manger dans un petit restaurant. Nous nous sommes régalés de plats traditionnels vietnamiens absolument délicieux  accompagnés d'un verre de vin de Da Lat.

mercredi 25 janvier 2012

Tra Vinh - Ben Tre

24 janvier 2012.
Tra Vinh - Ben Tre. 59 km.

Ce matin, grâce aux renseignements (gestuels) de quelques habitants de Tra Vinh, nous avons pu circuler sur une petite route secondaire très agréable et verdoyante sur 22 km environs. Mais une fois le Mékong traversé (en ferry), l'enfer des moteurs et klaxons a repris.
Petit déjeuner
Mékong river
Pas besoin de camion
Sourire asiatique

A Ben Tre, nous devons trouver, pour demain, un bus pour Ho Chi Min Ville (Saïgon) , puis un autre jusqu'à Da Lat, afin de ne pas avoir à traverser cette grosse agglomération en vélo. Le voyage à vélo, c'est bien quand on pédale. Mais lorsqu'il faut se faire transporter, le vélo devient vite encombrant.
Nous allons à la station de bus glaner des renseignements. Bonne surprise, il y a un bus direct pour Da Lat demain matin à 8h00; pas besoin de changer à Saïgon. Mais il faudra voir avec le chauffeur s'il accepte de prendre les vélos. Nous avons de la chance, le chauffeur est encore à la station. Nous commençons une longue tractation. Il nous donne les (ses) tarifs; on arrive à les baisser un peu. La discussion s'embrouille: "peux t'on prendre les billets tout de suite?", "non, il faut les prendre demain matin", "à quelle heure?", "vers 5h00, ça va?", "Mais à quelle heure part le bus?", "à 7h00", "pas à 8h00?", "non, à 7h00", "pouvez-vous l'écrire?", (il nous écrit 7h30), "donc si on vient à 6h30, ça ira?", "OK, demain 6h30".
Bon, on a bien avancé mais ce n'est pas gagné!!!

25 janvier 2012.
Ben Tree - Da Lat. 500 km en bus.

Nous arrivons à 6h30 à la station de bus. Notre chauffeur est là et nous accueille. Il charge les vélos à l'arrière du bus, au milieu des sièges. Les gens arrivent petit à petit, s'installent, enjambent ou marchent sur les vélos et le bus se remplit. Il s'agit d'un bus de ville, pas tout neuf, qui fait un bruit incroyable et qui tremble de partout. C'est le bus du peuple. On est loin des bus VIP pour touristes. Cela parait inconfortable et ça l'est probablement. Mais l'ambiance est toute autre. Nous avons 8 heures de trajet minimum pour arriver à Da Lat.
Trois agents, dont le chauffeur, s'occupent de la gestion des montées et descentes du bus tout le long du parcours. C'est toute une organisation. Ca va tellement vite que parfois on a l'impression que le bus ne s'arrête même pas. Les trois employés s'entendent à merveille et tout s'articule parfaitement.
Le bus est archi plein. Tous les sièges sont occupés. Et ça continue de monter. Qu'importe: on ajoute dans l'allée petites chaises et tabourets en plastique et personne ne reste debout. Ils ont même prévu des bouteilles d'eau pour nous désaltérer.
Tout le monde est bien; personne ne râle. On discute, on rigole, on est patient. Et au bout de 8h00, on est tous copains.
Lorsque nous sortons du bus à Da Lat.............choc thermique; il doit faire environs 23 degrés.
Nous sommes à 1500 m d'altitude. Da Lat est une ville très touristique grâce à ses températures printanières. Cette fraîcheur nous fait du bien. Nous décidons d'en profiter. Nous reprendrons la route après demain.

lundi 23 janvier 2012

Tra Vinh

22 janvier 2012.
Tra Vinh.

Aujourd'hui c'est dimanche. Très bon prétexte pour se reposer.
Nous commençons par un briefing sur les différentes étapes restantes au Vietnam, afin d'être synchrone avec les visas.
Puis, Jean décide mettre à jour son journal de bord et son blog.
Donc me voilà partie, seule, à l'aventure dans la ville: promenade dans le dédale des ruelles, du marché, des échoppes, des gens et des motos; puis, petite pause à l'ombre sur un banc dans un parc, et retour par les avenues ombragées.
Je suis la seule occidentale parmi tous ces locaux. Depuis notre départ de Châu Dôc, nous n'avons vu qu'un couple de cyclos hollandais. Les touristes ne s'aventurent pas trop par ici, car c'est hors des circuits.
Les gens sont surpris de me voir; ils sont agréables et me sourient. J'aime ce dépaysement et cette immersion.
Il règne un air de fête; le nouvel an se prépare. On entend battre les tambours à tous les coins de rue. On se déguise. Des parades musicales défilent. Demain soir, ce sera l'apothéose.

     L'arbre du Nouvel An: le kumquat décoré
                                   

En fin d'après midi, nous allons boire un grand verre de fruits mixés sur la place. Nous restons un grand moment assis en terrasse à regarder le caroussel des motos devant nous.
Décorations de fête
                                     
  La moyenne sur la moto, c'est 3. Mais on a vu jusqu'à 5
                      .




23 janvier 2012
106 km.

Nous projetons une petite excursion (à vélos mais sans sacoches) dans le sud du delta, vers l'embouchure. Nous empruntons les routes secondaires. Dans les villes et villages, c'est la fête; on entend les tambours et les percussions, et des chorégraphes font la danse du dragon.
Danse du dragon

Nous décidons d'emprunter une petite piste pour sortir des sentiers battus. Et là.....oh surprise !!! LE CALME!!! Pas de moteurs, pas de klaxons. Quelle délectation d'entendre le vent dans les arbres, le mouvement de notre pédalier en action, et...le silence ! Nous nous perdons ainsi, avec bonheur, pendant quelques kilomètres.

Comme nous sommes sur de petites routes, nous demandons souvent notre chemin. Alors que nous questionnions une personne sortant de la cour d'une maison, le propriétaire de celle-ci nous a  respectueusement conviés de venir partager leur repas. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés sur sa terrasse, au milieu d'une vingtaine de convives.....Que des hommes! Les femmes étaient dans la maison. Devant mon hésitation à m'asseoir parmi ces gens masculins, notre hôte m'a confirmé d'un signe de m'asseoir parmi eux. Et c'est alors qu'on a posé devant nous toutes sortes de mets, plus délicieux les uns que les autres: crevettes, poissons grillés, poissons séchés marinés, viande de boeuf, sauces diverses, riz,  pastèque, et j'en oublie. Le tout arrosé d'une cannette de bière bien fraîche; là, j'avoue que j'ai eu un peu de mal, car je n'aime pas la bière. Notre hôte n'arrêtait pas de remplir notre bol de nourriture, et toutes les 5 minutes, quelqu'un levait son verre ou sa cannette,  portait un toast, et tout le monde buvait........et moi aussi. Ben oui, j'avais super soif, avec tous ces poissons!
De temps en temps une femme venait s'asseoir à coté de moi; sympathique attention.
Bien que la discussion fut relativement limitée car ces gens ne connaissaient que très peu de mots en anglais, nous avons passé parmi eux un très bon moment de partage, de sincérité et de détente.



samedi 21 janvier 2012

Châu Dôc - Tra Vinh

20 janvier 2012.
Châu Dôc - Sa Dec. 109 km.

Aujourd'hui, nous prenons la route en direction de Sa Dec. Cette ville a connu son heure de gloire lors du tournage de l'"Amant", film inspiré du roman de Marguerite Duras.
De bon matin, la trafic est déjà intense. Et il va en s'amplifiant à mesure que la matinée avance. Que nous prenions des axes principaux ou des routes secondaires, la circulation est dense et incessante. Il n'y a pas de répit. C'est un mouvement perpétuel. On se demande où vont tous ces gens. Il y en a de partout, essentiellement des deux roues.
En ville, ça vient de tous les cotés: ils nous doublent, déboulent de la gauche sans regarder, arrivent à contre sens. Il faut rester concentrés et ne jamais baisser notre vigilence....et en plus, trouver notre route !
En comparaison, le Cambodge, c'était du gâteau. D'autant plus que je trouve les vietnamiens beaucoup moins courtois sur leurs véhicules.
Ils sont même sur les marchés; on ne peut pas marcher sans entendre à chaque seconde un moteur et un klaxon qui nous somme de nous pousser. Pourtant "marché", ça veut dire ce que ça veut dire: on marche, on ne roule pas. Ils ne savent pas marcher !!
Ces bruits de toutes sortes ne semblent jamais s'arrêter. Et la nuit ça continue! A la pérarade et les klaxons des motos s' ajoutent à la cacophonie provenant des dancings, des cafés, des salles de jeux vidéo, des bars à karaoké ou des restaurant. On dirait que le calme leur fait peur. ! Je pense qu'ils doivent se relayer pour ne pas interrompre le mouvement!
Je trouve que le vietnamien est bourru. Il a le sourire moins spontané que son voisin cambodgien.
Cependant, nous avons entendu quelques "hellos" le long de notre route. Et lorsque nous cherchions notre hôtel cet après-midi, un jeune homme nous a gentillement guidés avec son scooter.
Leur écriture est la même que la nôtre; donc bien plus aisée pour lire les panneaux.
Ils font un succulent café qu'ils produisent eux-même; qu'il soit chaud ou glacé, accompagné de lait ou non, il est absolument délicieux.  Et nous le sirotons en terrasse sur un transat ou dans un hamac.
Coté nourriture, c'est également du bonheur. Nous découvrons de nouvelles saveurs. Nous avons envie de gouter à tout et nous nous régalons.

Le délicieux café
                                                 


21 janvier 2012.
Sa Dec - Tra Vinh. 100 km.

Finalement, les vietnamiens sont sympas. Très rares sont ceux qui parlent anglais. Certains ne veulent pas faire d'effort lorsque nous leur demandons un renseignement. Cependant, il y a toujours quelqu'un qui compatit à nos difficultés et s'approche pour nous aider.
Exemple, ce matin. Nous étions perdus en pleine ville de Vinh Long, plantés devant notre carte routière. C'est alors qu'est arrivé un monsieur, pas très jeune, qui s'est mis à regarder notre carte. Jean lui a montré la route que nous cherchions. Il s'est mis à parler, parler........en vietnamien, bien sûr. Puis nous a fait signe de le suivre. C'est ainsi qu'il nous a escorté sur plus de 4 km, jusqu'à nous poser sur notre chemin. "Chapeau monsieur ! et kam eun (merci beaucoup) car sans vous nous y serions peut être encore".
En y réfléchissant un peu (même beaucoup, on a le temps sur le vélo), je pense que toute cette pénible effervescence est due à l'approche de la fête du Tet, où nouvel an chinois, dont la date cette année est le 23 janvier. En effet, la célébration du Tet commence 7 jours avant le nouvel an. Sur le marché et dans les échoppes on voit toutes sortes de produits destinés à la célébration de cette fête: arbustes à décorer (équivalent du sapin chez nous), fleurs, gâteaux, bâtons d'encens, banderolles et autres objets décoratifs.
Donc voili, voilà le pourquoi de tout ce monde!!! En fait, c'est comme chez nous à l'approche des fêtes de fin d'année: les magasins et les villes sont envahis par la foule.
Dans une semaine, ce sera peut être plus calme. A voir.


Dès que nous sommes entrés dans Tran Vinh, nous avons aimé. Nous y avons ressenti une certaine douceur de vivre. La ville est jolie, paisible et très arborée, ce qui donne une impression de fraîcheur. Nous sommes en plein delta du Mékong. Nous  nous y sentons bien, donc décidons d'y rester 2 jours.



Jus de canne
                                              

jeudi 19 janvier 2012

Phnom Penh - Châu Dôc

18 janvier 2012

Phnom Penh -  Kampong Phnum (Neak Loeang). 67 km.
Nous quittons Phnom Penh à l'aube. Nous abandonons dans notre guesthouse 2 sacs plein de vêtements inutiles car nous manquons de place dans nos sacoches pour y mettre  le ravitaillement de la journée.
Quel plaisir de remonter sur le vélo. L'air matinal nous balaye le visage et nos jambes retrouvent leurs bonnes sensations.
Nous faisons 10 km avant de quitter la ville; 10 km de circulation intense: des voitures, des scooters et autres 2 roues qui vont, qui viennent, qui klaxonnent (important le klaxon ici!!!); et nous, au milieu de tout ça, à chercher notre route. Mais tout se passe bien; on a l'impression que c'est un gros b..., mais au final, on roule, on avance, et on y arrive sans trop de stress.
Aujourd'hui, nous pédalons sur la RN1, en direction du Vietnam. Nous avons choisi cette route, car nous voulons prendre un bateau de Neak Loeang (Cambodge) jusqu'à Châu Dôc (Vietnam).
Arrivés à Kampong Phnum, nous nous dirigeons vers l'embarcadère pour y acheter notre billet. A cet endroit, ça grouille de partout; nous sommes assaillis par des femmes, des enfants, qui veulent absolument nous vendre boissons, fruits, gateaux, lunettes et autres. Pas facile d'y voir clair. C'est une dame, tenant un bureau de change, qui vend les billets du bateau. Cela nous fera 30 dollars en tout; mais il faudra prendre un mini bus pour aller jusqu'au ferry. Cela ne nous va pas; un minibus avec nos vélos, c'est la galère assurée!!!
Nous prenons un bac pour passer sur l'autre rive, à Neak Loeang, des fois que ce soit plus facile là-bas. Même cirque à l'arrivée: du monde, des sollicitations, mais aucun point de vente de billets. Et personne ne parle anglais. Un patron d'hôtel sympathique nous explique que le ferry se prend sur l'autre rive.
Et nous voilà repartis: achat du passage, sollicitations des petits mendiants. On s'entasse sur le bac,  camions, motos, vélos, voitures attelées, et retour sur l'autre rive. Et re-foule qui grouille de partout. Ces villes portuaires sont telles qu'on les voit à la télé dans les films sur le début du vingtième siècle. Du monde, du monde, du monde dans tous les sens.
Pour souffler un peu, nous nous réfugions dans un restaurant khmer. La patronne nous accueille chaleureusement; cela fait plaisir de se sentir bienvenus. Ils ne doivent pas voir beaucoup d'étrangers par ici. Nous faisons un festin pour 3,50 dollars à deux. Puis nous allons dans une guesthouse que nous avions repérée à notre arrivée. L'accueil est agréable et reposant. Nous parlons de notre problème. Vraiment ce ferry nous donne du fil à retordre!!!
Finalement, notre décision est prise: au diable le ferry, nous irons en vélo, puisqu'on nous confirme que la petite route que nous avons repérée sur notre carte est bonne et nous mène bien à la frontière. OUF!

Traversée en bac
                                                       


19 janvier 2012.

Kampong Phnum (Neak Loeang) - Châu Dôc (Vietnam). 88km.
Nous voilà donc partis sur cette petite route qui longe le Mekong et qui va nous mener à la frontière. Nous respirons; cette route est un pur bonheur: pas de bus, pas de camions, peu de voitures, que des deux roues. Et tout au long, les habitants, petits et grands nous sourient et nous  accompagnent de leurs "hello", "bye bye". Les gens vivent dehors ici, à l'ombre sous leur maison.  Il doit passer très peu de touristes par cette route; en général ils empruntent la nationale en bus ou le fleuve, en bateau.  Le décor est pittoresque: maisons sur pilotis avec les vaches devant, beaucoup de verdure, des palmiers, bananiers et autres arbres fruitiers.
Nous traînons, peu pressés d'arriver à la frontière. Nous voulons faire durer le plaisir et retardons le moment de quitter ces gens si attachants. Nous prenons nos dernières photos. Il y a déjà un peu de nostalgie en nous.
Nous achetons des fruits dans une petite échoppe sur le bord de la route, pour liquider nos derniers riels.

Au bout de 45 km, nous passons la frontière. Rien à voir avec Poipet; ici c'est la frontière fluviale; un peu folklo pour la passer en vélo, car il faut trouver les postes d'immigration. C'est très buccolique et tout se passe sereinement.
  Frontière fluviale
                                                  

Bye bye Cambodia, good morning Vietnam. 35 km pour rejoindre Châu Dôc.
La coiffe des femmes a changé: au Cambodge, c'était un chapeau en tissu, ici c'est le traditionnel chapeau conique.
Nous suivons toujours la même petite route. Mais quel bruit, quel monde!!! Il y a des maisons, des échoppes, du monde et des 2 roues en nombre impressionnant, tout le long de cette route. Et ici aussi ça klaxonne sans arrêt.
Il nous faut traverser plusieurs fois des bras de fleuve qui coupent la route. Le passage est très impressionnant; enfin pour moi, petite cyclo au milieu de tous ces engins motorisés. En attendant le bac, tout le monde s'entasse; des dizaines de motos, mobylettes, quelques voitures et ...2 cyclos. Lorsque le bac arrive, les moteurs se mettent à gronder prêts à bondir; et moi je regarde inquiète, autour de moi, cherchant un regard complice et compatissant me disant "t'inquiète, je ne t'écraserai pas". Mais non, tous sont dans les starting blocks, les yeux fixés vers l'avant. Et c'est le top départ, on démarre, on zigzague, et on embarque.
Ouf, rien de cassé! Un peu de répit avant le débarquement qui sera copie conforme.
Nous sommes dans le delta du Mékong et nous avons prévu d' y pédaler quelques jours; et je pense qu'à cette issue, je serai une pro de la traversée en bac.
  L' épreuve du bac !!!!
                                                  

Après avoir pris une bonne douche réparatrice, nous allons......vous avez deviné?  ouiiiiiiiiiii faire un tour sur le marché !!! Histoire de prendre la température du climat vietnamien. Et comme toujours, nous ne sommes pas déçu. Dans une échoppe, trois monsieurs de soixante à soixante dix ans nous interpellent en anglais. Une grande discussion commence alors; questions sur nous, sur notre voyage, sur eux. Nous apprenons qu'ils ont vécu à Seattle, Paris, Rotterdam. Puis nous avons droit à un cours de vietnamien; nous apprenons quelques mots et comment les prononcer. Et on nous offre le thé. Moments de partage, simples, imprévus, qui font chaud au coeur.
C'est ça aussi le plaisir du voyage.
   Moments de convivialité