mercredi 29 février 2012

La Boucle


23 au 28 février 2012.
La boucle.  Thakhek – Vieng Kham: 397 km.

Thakhek-Gnommalath: 90 km. (route goudronnée, grottes).
Yommalat-Thalang: 46 km. (20 km de route goudronnée avec grosse cote de 4,5 km à 12%, puis à partir de Nakaï, piste sur 25 km, jusqu'à Thalang).
Thalang-Laksao: 55 km sur chemin caillouteux.
Laksao-Nahin (ou Kuon Kham): 62 km. Route vallonnée dans forêt luxuriante, entourée de montagne. Grosse cote de 2,5 km à la fin.
Kong Lor AR: 99 km. Route plate, facile.
Nahin-Vieng Kham : 45 km. Vallonné avec grosses côtes au départ.

Nous évoluons à travers de splendides paysages de sommets élancés et de falaises de karst déchiquetées. C'est le Khammouan.
Il s'agit d'une vaste région calcaire, ponctuée de milliers de cavernes, de falaises abruptes et de pics karstiques dentelés.C'est également un immense territoire sauvage de cours d'eau turquoise et de forêts pluviales.
Protégé depuis 1993, le centre du Khammouan est l'un des sites les plus fabuleux de la région. La hauteur des falaises calcaires qui s'élancent presque verticalement sur des centaines de mètres surprend. La flore s'accroche aux fissures des parois, et étonnament, des arbres ont réussi à prendre racine sur ces escarpements.




Notre parcours varie entre route goudronnée, piste en latérite et chemin caillouteux. Il nous est arrivé de faire 75 km non stop sur piste et chemin caillouteux. Nous avons traversé des forêts très denses (nous imaginions y voir surgir un tigre à tout moment) et des villages vraiment isolés. Nous nous sommes régalés de cette nature sauvage. Nous avons vu le Laos authentique, loin des villes et des lieux touristiques. La population, surprise et ravie de voir deux falangs à vélo, était très agréable, souriante et accueillante. Dans la très sympathique Sabbaïdi Ghesthouse, à Thalang, on nous a conviés à une partie de pétanque. Au Laos, il y a des terrains de pétanque quasiment partout; encore une marque du passage  des français. Ce fut de chouettes moments de rigolade avec  nos concurrents laotiens. Nous y avons aussi rencontré  Francis et Brigitte, un couple français de la région nîmoise qui voyage depuis de nombreuses années. Eux faisaient la boucle en motobyke.
Inutile de préciser que sur cette route, nous n'étions pas du tout gênés par la circulation. Une moto de temps en temps, quelques 4X4, et quelques rares camions.
En revanche, notre vigilance était souvent sollicitée pour éviter chiens, vaches, cochons et canards, traversant ou déambulant sur la chaussée.  Pittoresque!




Petang sympa


Imaginez une rivière qui disparait à la lisière d'une montagne calcaire monolithique et serpente sur 7 km dans une grotte obscure; il s'agit de Kong Lor, une des merveilles du Laos.  Cette extraordinaire grotte-galerie mesure 100m de largeur par endroits et presque autant de hauteur; nous avons mis plus  d'une heure pour la traverser en canot moteur. Nous avions l'impression d'être dans le ventre de la terre, sensation extraordinaire et impressionnante de la force de la nature.





Nous ne bouclons pas complètement notre boucle, car nous ne retournons pas à Thakhek. A  Vieng Kham, nous bifurquons vers le nord en direction de Vientiane que nous espérons atteindre d'ici 3 jours.
Donc, rendez vous dans la capitale.

mardi 21 février 2012

Champasak - Paksé - Thakhek.

20 février 1012.
Champasak. 84 km.

Pour notre notre dernier jour à Paksé. nous enfourchons nos vélo (avec beaucoup de plaisir) pour aller visiter Champasak.
Ce gros village a été Cité Impériale jusqu'en 1975. C'est maintenant une localité somnolente, avec plusieurs Pagodes, une place avec une fontaine, évoquant la splendeur passée, et quelques bâtiments de l'époque coloniale.
C'est un endroit très paisible au bord du Mékong, où de rares véhicules partagent la rue avec des buffles et des vaches qui cheminent à pas lents.
La population est sympathique et accueillante. Les gens nous saluent et nous sourient.
Nous nous y arrêtons pour boire un café au bord du Mékong, et nous nous laissons bercer par la sérénité de Champasak.
Demain, nous faisons un saut de 400 km en bus, pour nous rendre à Thakhek.
Transport de volailles


21 février 2012.
Paksé - Thakhek. 400 km en bus.

Nous avons fait un loooooooong voyage en bus: 9 heures 30 pour faire  400 km !!!.
Nos vélos ont été chargés sans problème et sans supplément de prix.
Ce n'était pas un bus VIP, mais à nouveau le bus du "peuple". Un vieux bus bringue ballant, qui faisait beaucoup de bruits, qui s'arrêtait souvent et assez longtemps. Mais rien à voir avec son identique au Vietnam. En effet, cette fois ci, le chauffeur n'était pas un excité du klaxon. Bien au contraire. Le laotien-type: serein, zen. Il  roulait très prudemment. Cela valait mieux d'ailleurs, car le bus était archi chargé: les soutes étaient pleines et le toit aussi; dans les virages, ça tanguait pas mal. Nous n'étions que 3 touristes. Les autres passagers étaient tous des locaux, avec la même sérénité laotienne que le chauffeur. Pas pressés pour monter, ni pour descendre, ni pour se soulager. "Y a pas l' feu au lac", comme diraient les suisses. Mais l'ambiance était plutôt sympathique. Il y avait de bonnes ondes.
Par deux fois, lors des arrêts, une floppée de dames montaient nous proposer toutes sortes d'aliments: poulet grillé, boulettes, oeufs, mangues, boissons, etc...C'était drôle de les voir surgir toutes ensemble en piaillant  le nom de leur denrée.
Evidemment, en 9 heures de trajet, nous avons fait connaissance, discuté avec nos voisins, et perfectionné notre petit vocabulaire laotien.
Marchandes ambulantes dans le bus


22 février 2012.
Thakhek.

Nous restons une journée à Thakhek pour préparer les prochains jours. Normalement nous ne devrions plus prendre de bus jusqu'à la fin de notre voyage, sauf imprévu ou urgence.
Pour commencer, nous allons faire ce que tout le monde ici appelle "la boucle". C'est un circuit dans les parties reculées de la province de Khammuan. La plupart l'effectue en moto sur 4 jours. Pour nous, ce sera donc en vélo; et nous prévoyons de le faire en 6 ou 7 jours. En effet,  il y aura du dénivellé, nous emprunterons des routes non goudronnées et défoncées, mais surtout, nous prendrons notre temps pour admirer les paysages et visiter les grottes en bateau.
En parallèle, nous continuons à découvrir et nous régaler de nouvelles saveurs: poulet grillé (ping khaï), laap (spécialité laotienne composée de "salade" de viande avec des herbes fraîches, des piments, de la poudre de riz grillé et citron vert),  salade laotienne et j'en oublie.
Laap et riz gluant (absolument délicieux).

samedi 18 février 2012

Paksé - Si Phan Don - Paksé

16 février 2012.
Paksé.
Paksé est une ville étape obligée pour le voyageur désirant explorer le sud du pays.  Cette ville fut fondée par les français en 1905, en tant que centre administratif reculé. On y retrouve d'ailleurs beaucoup d'inscriptions en langue française sur les bâtiments administratifs tels que: ministère de la justice,  ministère des travaux publics, où encore école supérieure des beaux arts.
On y reste encore beaucoup de maisons coloniales françaises.
Le Pont Français sur la Se Don
Coucher de soleil sur le Mékong

Ici aussi, les touristes ne manquent pas, et les structures pour les accueillir sont nombreuses: hôtels, guesthouses, restaurants. Mis à part notre hébergement, nous persistons à manger ou boire un verre dans des gargotes fréquentées par les locaux.
Cet après midi, nous avons fait le point de ce qu'il nous restait à faire au Laos. Et bien, il reste beaucoup trop de choses! nous n'aurons pas le temps de tout voir. Il va donc falloir y revenir !!!
Nous nous organisons pour ne pas perdre trop de temps. Nous allons accélérer nos déplacements en prenant selon le cas, bus, moto et bien sûr nos vélos.


17, 18 et 19 février 2012.
Paksé - Si Phan Don (4000 iles). 150 km en bus.

Depuis ce matin, je vis un rêve.....
Nous avons pris un bus pour nous rendre à Si Phan Don (littéralement, "quatre Mille îles), à l'extrême sud du Laos. C'était un minibus CON.....FOR....TABLE. Ouiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!! Il n'y avait que des touristes, le chauffeur roulait prudemment et.......il y avait des amortisseurs. Nous sommes réconciliés avec les bus!
Puis, nous avons pris un long-tail boat (bateau traditionnel) pour atteindre l'île de Don Khon. Ce fut un agréable petit moment de navigation sur le Mékong, où notre bateau contournait les petits îlots et les buffles en train de se baigner.
Et.......nous sommes arrivés !!!! Ou ça ?........ Au Paradis !!!...... Du calme, de l'eau, de la verdure, des palmiers. Seuls véhicules: des pirogues, des vélos et très peu de motos.
Je suis dans un monde hors du temps!
Nous élisons domicile dans un bungalow au bord de l'eau (5 euros la nuitée).
Ici, les villageois mènent une vie traditionnelle et produisent autant que possible tout ce dont ils ont besoin: riz, canne à sucre, noix de coco, légumes et tissage, complémentant leur alimentation grâce à la pêche. Ils s'adaptent également au tourisme, construisant et aménageant toutes sortes de structures d'accueil.
Nous retrouvons Marc et Caroline, deux suisses rencontrés à Attopeu, qui ont prévu de voyager durant une année et demie. Ils ont démarré d'Istanbul pour suivre la route de la soie, sont arrivés au Laos par la Chine, puis iront au Cambodge, Indonésie et Philippines. Nous dinons avec eux et passons d'excellents moments ensembles.
Nous restons deux nuits à Don Khone, puis quittons notre île à regrets et rejoignons Paksé dans le même minibus qu'à l'aller.

Le Paradis

mercredi 15 février 2012

Tat Lo - Paksé

14 février 2012.
Tat Lo

Mon séjour en solo à Tat Lo a été bien plaisant. En fait, je n'ai pas été seule du tout. Il y a pas mal de touristes dans ce hameau. Hier après midi, j'ai rencontré Alex, un charmant parisien qui voyage beaucoup et qui visite le Laos à un rythme effreiné pendant 3 semaines. Puis j'ai fait la connaissance de Camille et Hélène, deux adorables jeunes françaises de Biarritz. Hélène vient de finir ses études d'opticienne et s'accorde une année de vacances avant d'entamer sa vie active. Camille, quant à elle, a interrompu ses études pour s'accorder une année sabbatique à voyager. Nous avons diné ensemble tous les quatre, et avons échangé nos expériences de voyages.
Nous nous sommes retrouvés par hasard le lendemain midi chez Mama Taps, une gargote où une mamie nous sert des plats pantagruéliques et délicieux à des prix inimaginables (1,5 à 2 euros). Nous avons mangé soupes, viandes grillées, légumes et riz gluant à nous faire éclater l'estomac. Du coup, nous décidons de revenir y manger le soir.
Le soir, Jean était des nôtres. Nous avons, bien entendu, passé une très agréable soirée, à l'issue de laquelle a sonné l'heure des adieux. Alex s'en ira visiter les 4000 iles, et Hélène et Camille se dirigeront vers le nord, après avoir rejoint Paksé en bus. Nous aussi, nous allons rallier cette ville  demain, mais en pédalant.
Les voyages sont faits de rencontres. Nous passons ensemble de délicieux moments, à l'issue desquels nos coeurs se gonflent au moment des adieux....Pour repartir ensuite au devant de nouvelles rencontres.

Ci-dessous des photos de Tat Lo (ben oui, je n'ai pas fait que manger là-bas).

J'ai enfin vu des éléphants




15 février 2012
Tat Lo - Paksé. 91 km.

Nous petit déjeunons chez Mama Paps. Baguette toute chaude, confiture, thé lao et café. Je ne vous dis pas la taille du pain! Quasiment une baguette chacun!. Nous partons l'estomac bien calé pour notre étape.
Beaucoup nous avaient prévenus que la nourriture au Laos ne serait pas aussi bonne qu'au Vietnam. Nous ne sommes pas de cet avis: pour nous, c'est mieux. Elle est plus variée. Nous trouvons facilement du pain, qui est aussi bon qu'en France. Cela nous réjouit, car ainsi nous échappons à la soupe aux nouilles du petit déjeuner. Il y a également toutes sortes de viandes et poissons grillés, accompagnés de légumes juteux et goûteux, et de riz gluant. Sans oublier les fruits: mangues, ananas, bananes, et bien d'autres Nous trouvons même des stands de viennoiseries sur notre route.
Pour le moment, nous sommes comblés.
Je rassure donc ma famille, mes amis et mes collègues: non, je ne perdrai pas un os non plus au Laos.
Ceci mis à part, nous sommes arrivés sans encombres à Paksé. Nous allons y rester quelques jours, afin de régler diverses formalités pour la suite de notre voyage.

lundi 13 février 2012

Attapeu - Tat Lo

11 février 2012.
Attapeu

Nous n'avons pas pu décoller ce matin. La journée d'y hier nous a bien entamés. Nous nous accordons un jour de repos. Nous bullons dans la guesthouse et flânons dans les rues.
Quel contraste avec le Vietnam ! La ville est calme; il n'y a pas de klaxons, les gens circulent doucement, il n'y a presque pas de véhicules dans les rues. Nous pouvons même pédaler de front  en pleine ville.
Il est vrai que le Laos possède une des plus faible densité de population d'Asie. Il y a 6,8 millions d'habitants contre 86 millions au Vietnam.
Les gens également sont très sereins. Rien ne semble les perturber. Le regard des hommes est plus doux; ils sourient et nous saluent spontanément. En revanche,  je trouve que beaucoup de  femmes ont un regard dur. Serait-ce de la crainte devant les étrangers? 
Quoiqu'il en soit, je me sens en sécurité ici.
Au Laos, les femmes portent le sarong. Elles n'ont pas systématiquement une coiffe, mais elles se protègent du soleil avec un parapluie.
Ce premier contact avec le Laos est plutôt positif et présage de belles journées à venir.
Les rue calmes
Couple de restaurateurs sympas


12 février 2012.
Attopeu - Sekong. 81 km.

Quel plaisir de rouler au calme !!! Nous retrouvons de belles sensations; nous sommes dans la nature; il y a très peu de trafic. Quelques bus, quelques 4X4, quelques motos. Personne ne klaxonne, si ce ne sont quelques bus vietnamiens.
Nous traversons des forêts et des hameaux. Nous retrouvons les maisons sur pilotis. Il est évident  que ce pays est bien plus pauvre que le Vietnam. Les enfants et quelques adultes nous accompagnent de leurs saluts: "sabaïdii".
Nous revoyons des moines bouddhistes, ainsi que de belles Pagodes.
Cette étape est très reposante; nous pédalons de front de manière insouciante, nous discutons, écoutons les cris des oiseaux. Nous prenons notre temps.
Nous nous réconcilions avec le voyage à vélo.


13 février 2012.
Sekong - Tat Lo. 80 km.

Il y a litige ce matin: Jean veut emprunter une jolie piste de latérite pour aller à Paksong. La distance à parcourir dépassera probablement les 100 km, avec pas loin de 1000m de dénivelée. Mais pour cela, il faut rebrousser chemin sur 25 km.
Pour ma part, je n'aime pas revenir en arrière. De plus, j'ai encore trop en mémoire l'épreuve d'il y a trois jours. La route d'hier me plaisait beaucoup, et j'aimerais continuer à la suivre.
Donc, pour que tout le monde y trouve son compte, nous décidons de partir chacun de notre coté. Je rejoindrai Tat Lo par ma route, et Jean se régalera sur sa piste et me rejoindra demain.
Me voilà donc partie en solo de bon matin. Les enfants, sur le chemin de l'école, m'accompagnent de leur "hello", "sabaïdii". C'est agréable de voir toute cette jeunesse avide d'apprendre. Les écoliers rejoignent l'école de leur village, tandis que les collégiens doivent parcourir plusieurs kilomètres à pied ou à vélo pour arriver au collège, car il n'y en a pas dans chaque ville. Ils sont vêtus de leurs uniformes: chemises blanches pour tous,  et pantalons ou shorts noirs pour les garçons, sarongs noirs avec un liseré blanc pour les filles. Ils sont jolis à voir tout le long de la route.
Pour moi, la route est agréable, vallonnée et calme. Je traverse des villages, des hameaux, des forêts. Les gens m'interpellent et me saluent. Les femmes m'encouragent dans les cotes. La vie autour de moi s' écoule paisiblement.
A 2 km avant d'arriver à Tat Lo, j'emprunte une piste en latérite qui me conduit à ma guesthouse. Les chambres sont de petits bungalows en bambou au milieu de la nature. Tout est très calme, les oiseaux s'en donnent à gorge déployée. Puisque Jean n'arrivera que demain, je vais pouvoir profiter de ce havre de paix.

Sur le chemin de l'école
Bungalow de la guesthouse